En réaction à notre dernier dossier intitulé «le makhzen d’hier à aujourd’hui», l’éminent historien propose de revisiter ce concept qui suscite encore de nombreuses interrogations.
Alors que s’annonçait [au milieu du XIe siècle ap. JC] le déclin des royaumes Sanhadja du Nord-Est et qu’avançait vers le Centre le mouvement des Bédouins Banou Hilal venus d’Egypte, d’autres Sanhadja allaient partir de l’extrême Sud-Ouest du Sahara vers le Nord occidental. Tout en se réclamant d’une doctrine sunnite consacrée par une lecture qui la voulait almoravide, c’est-à-dire à la fois ascétique et djihadienne, ces Sahariens, de même que leurs cousins zirido-hammâdides, n’étaient point indifférents, loin s’en faut, au contrôle alléchant des réseaux reliant la Méditerranée à l’Afrique subsaharienne. Aussi ne tardèrent-ils pas à échafauder peu à peu, au gré même de la configuration ponctuelle récente de ces réseaux, un nouvel espace-pivot destiné à être le centre de leur domaine et qui sera dorénavant connu et catalogué par la nomenclature locale sous le nom d’al-Maghrib al-Aqsa. Or il s’avère que cet espace-pivot, bien qu’essentiellement enserré entre la Méditerranée, le Sahara et les oasis du Sud-Est prolongées par la Moulouya, allait avoir pour trait récurrent de constituer un espace-noyau aux marges variables.
Par Mohammed Kably
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