Depuis son arrivée dans le concert économique mondial, le Maroc vacille au moindre séisme lié au commerce de l’énergie sur la planète. La crise actuelle va-t-elle replonger le royaume dans le douloureux souvenir des chocs pétroliers des années 1970 ? Retour sur une histoire d’addiction…
Le HCP (Haut Commissariat au Plan) tire la sonnette d’alarme. Dans son dernier rapport, l’organisme estime que «le taux d’inflation annuel au Maroc est passé à 8,3% en septembre 2022, par rapport au même mois de 2021. Le pays est toujours affecté par la hausse des prix des matières premières et de l’énergie particulièrement».
Depuis l’avènement de l’économie moderne au Maroc, la question énergétique est sans doute le talon d’Achille du royaume. N’ayant pas la chance de compter parmi les pays producteurs de gaz ou de pétrole, le pays reste dangereusement exposé à une conjoncture mondiale aléatoire. La guerre en Ukraine déclenchée par l’invasion russe, en février 2022, et les remous économiques qu’elle entraîne vient une nouvelle fois le confirmer. Dans une note rédigée en septembre dernier, les économistes du think thank «Policy Center for the New South», basé à Rabat, alertent aussi d’une conjoncture potentiellement dangereuse pour le Maroc en rappelant qu’il «est la plus grande économie africaine la plus susceptible de subir un choc négatif important du fait de la guerre, car ses importations de pétrole, de gaz et de charbon représentaient 6,4 % du PIB en 2019».
Par Sami Lakmahri
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