Il a fallu attendre le début du XXème siècle, et l’arrivée du Protectorat, pour que la route entre Casablanca et les côtes de l’Atlantique puisse enfin se libérer de l’obstacle qui l’entravait : le passage du fleuve Oum-Erbia. Enquête sur l’histoire d’un pont pas comme les autres.
Avant la création du pont d’Azemmour, les communications entre El Jadida et Casablanca et même avec la banlieue nord d’Azemmour, à 19 km, ont été entravées par une réelle contrainte géographique : le fleuve de l’Oum-Erbia. Il faut dire que cet obstacle naturel entre les deux villes s’était déjà posé au temps de l’occupation portugaise. Lorsque les occupants furent confrontés à ce problème pour communiquer entre les deux cités, ils ont alors cherché à financer un projet de pont en mettant à contribution la communauté juive azemmourie, mais le projet fut abandonné après leur évacuation de la ville en 1541.
Le sultan Mohammed IV (1859-1873) avait également pensé à y établir un pont métallique commandé en Angleterre, projet repris par Moulay Hassan (1873-1894), mais resté sans suite. Vers 1901, sous le règne de Moulay Abdelaziz, les matériaux devant servir à la construction du pont furent effectivement livrés à El Jadida. Le docteur Fréderic Weisgerber remarqua, lors de sa visite, que «dans les hangars de la douane de Mazagan, les matériaux d’un pont en fer s’oxydent et s’écaillent». Mais il s’était avéré, alors, que le pont commandé était trop court et on renonça ainsi à la construction. C’était encore la période d’or des vapeurs étrangers qui transportaient marchandises et personnes et franchissaient, en cinq heures et demie, la distance entre El Jadida et Casablanca. Plus tard, le fleuve sera franchi sur deux grands ponts, à Azemmour et Boulaouane, et sur trois barrages à Maâchou, Daourat et Imfout…
Par Mustapha Jmahri
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Cher Mustapha
Merci pour tous les enseignements que tu nous apporte régulièrement.