Al-Mansour a-t-il réellement envisagé de conquérir l’Amérique ? Zamane apporte un éclairage nouveau à l’une des grandes énigmes de l’histoire du Maroc.
Sous le règne d’Al-Mansour Dahbi (1578-1603), le Maroc était relativement fort et prospère, comparé à d’autres périodes de la longue histoire du pays. Les titres «mansour» (le victorieux) et «dahbi» (le doré) en disent long sur l’aura et le prestige du sultan saâdien. Mais si le pays était sécurisé et assez fort, il restait fragile vis-à-vis du monde extérieur, surtout dans ses frontières extérieures. Le XVIème siècle est une période charnière dans l’histoire du Maroc. Pendant la première moitié de ce siècle, l’État mérinide s’est effondré, abandonnant Al-Andalus à son sort et cédant de nombreux ports, notamment atlantiques, aux forces chrétiennes. Ce dont profitèrent pleinement les voisins espagnols et portugais.À cette pression suffocante venant du nord et des côtes atlantiques, s’ajoutait une autre pression venant de l’Est et incarnée par l’Empire Ottoman. Au début du XVIème siècle, en effet, les Ottomans étendent leur influence jusqu’en Algérie et aux frontières orientales du Maroc. Ainsi, le Maroc s’est retrouvé coincé entre Ibères et Turcs, obligé de composer avec les uns et les autres pour préserver ce qui lui restait de souveraineté. Après l’arrivée au pouvoir des Saâdiens, et surtout d’Ahmad Al-Mansour, sa politique étrangère s’est surtout attelée à briser cet étranglement et à desserrer cet étau qui menaçait le pays.
Par Mohamed El Mansour
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