L’histoire des Idrissides se confond généralement avec celle du Maroc. Pourtant, la première dynastie musulmane du pays ne se contente pas d’écrire son récit sur les terres qui l’ont rendue fameuse. Les descendants de Moulay Driss, à la quête d’une gloire à renouveler, font parler d’eux ailleurs. Du Sahel à la Lybie, en passant par Al-Andalus, carnet de route d’une lignée d’irréductibles…
C’est avec un pistolet sur la tempe et un micro sous la bouche que Hassan Reda Essnoussi déclare : «Vive la Révolution !». Une scène digne d’un film d’action, mais qui a été réellement vécu par l’héritier du trône libyen au matin du 1er septembre 1969. Cet épisode, qui annonce l’avènement du colonel Kadhafi, n’est pas seulement un tournant de l’histoire libyenne. Il sonne également le glas de la souveraineté politique de l’une des branches Idrissides, plus d’un millénaire après le règne d’Idriss 1er. Ce dernier est reconnu par l’historiographie chérifienne comme le fondateur du Maroc musulman. Sa légende, et celle de ses descendants, ont été remises au goût du jour sous les Mérinides (1244-1465), soit quatre siècle après avoir pris les commandes d’une partie du Maroc.
Aujourd’hui, si les ambitions politiques des Idrissides semblent définitivement s’inscrire dans une ère révolue, les descendants de la dynastie continuent à jouir d’un statut privilégié, celui d’appartenir à la lignée directe du prophète de l’islam. À ce titre, ces tenants du chérifisme en terre occidentale de l’Islam, continuent d’être influents, si ce n’est sur le plan politique, au moins sur celui de la spiritualité et de la religiosité à travers toute la région.
Par Sami Lakmahri
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