Ces noirs américains convertis à l’islam par un «prophète» du nom de Drew Ali sont convaincus que leurs racines remontent à l’empire chérifien. Une marocanité qu’ils revendiquent jusqu’à aujourd’hui, avec comme emblème : le drapeau marocain et le tarbouche fassi. Voici leur histoire.
Ils sont noirs, américains, musulmans et se disent Marocains, «Moorish», traduction littérale du mot «maure» en anglais. Organisés depuis 1913 en secte (The Moorish Science Temple of America) ces afro-américains sont actifs jusqu’à aujourd’hui, via leurs 75 temples répartis sur le territoire américain. Leur dernière apparition publique : les grandes manifestations anti-racistes qui ont agité les états-Unis en juin 2020 après la mort de Georges Floyd, tué de manière violente par la police US. Au milieu de milliers de manifestants, ils étaient là, arborant le drapeau marocain, et coiffés du tarbouche rouge fassi pour les hommes, et de turbans pour les femmes… Une image qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux, tournée en dérision par certains et suscitant la curiosité de nombreux autres internautes marocains, qui se demandaient ce que faisait le drapeau rouge à l’étoile verte dans ces émeutes afro-américaines.
Contacté par Zamane à travers leur plateforme internet, un des membres du Temple Moorish dit comprendre cet étonnement des Marocains, mais leur reproche de «ne pas connaître leur propre histoire». «On est vos frères», nous dit-il. «On partage le même sang, les mêmes origines et la même destinée. Nous sommes aussi Marocains que vous qui vivez au Maroc. Nous avons d’ailleurs des cartes d’identité avec le drapeau marocain. Je trouve dommage que nos frères habitants au Maroc ne nous reconnaissent pas et ne partagent pas notre cause», poursuit-t-il, en nous envoyant des liens et une documentation qui retrace leur histoire.
Et le moins que l’on puisse dire est que cette histoire est assez étrange. Ou du moins très éloignée de tous les récits historiques connus et enseignés jusqu’ici.
Par Mehdi Michbal
Lire la suite de l’article dans Zamane N°125