La colonisation n’est pas qu’une entreprise politique et militaire. Son essence est surtout un peuplement humain de grande échelle. Comment le Maroc a-t-il absorbé ces déferlantes de nouveaux arrivants étrangers ? Et qui sont ceux qui débarquent par centaines de milliers durant les 44 ans que dure Protectorat ?
Lorsque la France investit officiellement le Maroc en 1912, ce sont surtout des soldats qui foulent de leurs bottes la terre chérifienne. À cette époque, un étranger au Maroc était donc forcément en uniforme militaire, armes à la main. Qu’il soit là pour combattre, assurer la sécurité ou construire les premières infrastructures, il n’en demeure pas moins un militaire sans doute intimidant pour les habitants locaux. Cependant, une infime minorité a côtoyé des civils européens, véritables pionniers en terre marocaine. Ils sont quelques centaines à peine, disséminés essentiellement dans les grandes villes du royaume. Installés pour certains depuis le début du XXème siècle, ils sont appelés les «Vieux Marocains» par les nouveaux venus. Commerçants, interprètes, hommes d’affaires, journalistes, médecins ou encore explorateurs, ces hommes sont de véritables aventuriers. Malgré l’influence relative de leurs pays d’origine, ils demeurent à la merci des vicissitudes de la vie au Maroc. Il leur faudra attendre la signature du Traité de Fès pour vivre officiellement dans un pays régi par la tutelle française.
Par Sami Lakmahri
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