De juin 2022 à mai 2023, la ville de Rabat deviendra le centre battant de la culture africaine. Un premier rôle d’abord attribué à Marrakech mais que la capitale ne rechigne jamais à endosser. Passage en revue d’une année chargée en culture inaugurée par l’ambitieux Salon Internationale de l’Edition et Livre…
Il est déjà oublié le temps où les promoteurs de «Marrakech, capitale de la culture africaine» s’indignaient de se voir retirer un si prestigieux titre. Souvenez-vous, en 2018, à l’occasion du sommet Africités, la ville ocre s’était vu désigner première «Capitale africaine de la culture», une édition pilote prévue pour 2020. Mais voilà, depuis, une pandémie est venue paralyser le monde tandis que plus discrètement, Rabat a chipé la vedette à sa rivale du sud. Une brève polémique que s’est chargé d’éteindre Mehdi Qotbi, patron de la Fondation National des Musées dont le siège est à… Rabat. Au micro de la chaine française TV5, il confesse ne pas savoir «ce qui s’est passé» pour expliquer le délcassement de Marrakech et insiste sur le fait que «Rabat est une ville qui est prête. Elle est ville lumière et capitale de la culture au Maroc. Elle dispose de tous les lieux et espaces pour accueillir une telle manifestation sur l’Afrique». Quatre ans plus tard, la capitale est en effet prête. C’est en tous cas le message véhiculé lors d’une conférence de presse tenue le 2 juin dernier.
Et c’est le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, qui s’est personnellement chargé de faire sa promotion.
Il nous apprend qu’un «important travail a été accompli afin de mener à bien les festivités marquant cette manifestation d’envergure dès lors qu’elle représente une fenêtre du Continent africain sur le monde» ajoutant que «cet événement culturel de grande envergure est une source de fierté pour les habitants de la capitale comme pour tous les Marocains». La période de «Rabat, capitale de la culture africaine» devrait donc offrir aux habitants et aux visiteurs de la ville plusieurs vitrines sur l’art et la culture de notre Continent. Et pour commencer les festivités, le gros morceau est sans aucun doute la 27ème édition du Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL) qui se tient d’ordinaire à… Casablanca. Non content de damer le pion à la ville blanche, les organisateurs annoncent, toujours par la voie du ministre Mohamed Mehdi Bensaid que «d’habitude, le budget du département de la culture qui est consacré au Salon international de l’édition et du livre est de 8 millions de dirhams et cette année il a été revu à la hausse et a été fixé à 12 millions de dirhams. Mais malgré cela, ce n’était pas suffisant pour organiser ce salon tel que nous l’avons conçu et imaginé». Un budget qui s’élève finalement à 20 millions de dirhams si l’on ajoute la contribution de la Région de Rabat. Au centre désormais de toutes les attentions, la belle Rabat a intérêt de garder haut son nouveau standing, au risque de raviver quelques jalousies…