C’est une découverte majeure qui devrait bouleverser nos connaissances du Maroc antique. Ce matin du vendredi 3 mars, lors d’une conférence de presse tenue à Rabat, les responsables du Ministère de la culture ont révélé l’existence d’une cité qui date du deuxième siècle. Située dans la vallée du Bouregreg, en dehors des murs du site de Chellah, des ruines insoupçonnables se cachent dans la terre vaseuse au bord de l’oued. Connu depuis l’époque romaine comme la ville de Sala Colonia, ce site devrait enfin livrer toute l’étendue de ses secrets. Abdeljalil Bouzouggar, directeur de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP), qui travaille sur ce sujet depuis quelques mois déjà, confirme qu’«une ville toute entière est sortie de terre suite à de grands travaux de prospections». Des traces de pratiques religieuses de la population maure ont été révélés, notamment une «importante statue acéphale grandeur nature représentant probablement une divinité». Un objet impressionnant qui en appelle certainement d’autres. Autre surprise de taille, les archéologues ont identifiés «des thermes publics». Il s’agirait d’un établissement de bain, d’une superficie d’environ 2.000 m2, considéré selon les premières constatations comme «l’un des plus grands établissements thermaux du Maroc», selon le ministère de la Culture. Par ailleurs, cette ville aurait été dotée d’un port fluvial, élément indispensable à une importante activité économique. Sa confirmation en ferait le plus ancien site de ce type au Maroc. Si les travaux d’excavation prendront certainement des années, les spécialistes s’accordent déjà sur l’ampleur qu’une telle découverte pourrait apporter aux connaissances sur le Maroc antique. Le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaïd a d’ores et déjà plaidé pour un soutien massif : «je plaiderai pour la concrétisation de ce projet avec l’octroi à la direction archéologique et des fouilles d’un budget incitatif de 150 millions de dirhams à court terme». D’autres informations sont à suivre dans le prochain numéro de Zamane. S’exprimant lors de cet évènement marqué par la présence de M. André Azoulay, conseiller de SM le Roi, ainsi que d’autres éminentes personnalités marocaines et étrangères, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a souligné que ces découvertes majeures ont un impact historique, scientifique, économique et touristique sur la ville de Rabat, relevant qu’il s’agit d’une nouvelle partie de l’histoire marocaine qui va être étudiée afin d’approfondir les connaissances dans ce sens.
Le ministère va également mettre à disposition des équipes de recherche tous les moyens nécessaires, outre une ligne budgétaire dédiée aux recherches archéologiques, en vue de poursuivre les recherches et fouilles, a-t-il indiqué, ajoutant que ces recherches permettront aussi de découvrir et de mettre en avant la richesse de ce site archéologique.
Pour sa part, le directeur de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine, Abdeljalil Bouzouggar, a indiqué qu’il s’agit de l’une des plus grandes fouilles menées au Maroc, rappelant qu’une équipe d’archéologues et de chercheurs marocains ont été mobilisés lors de ces opérations de recherche, permettant ainsi la découverte d’un ensemble d’édifices et d’éléments nouveaux.
Aucun Résultat
View All Result