Si le séisme du Haouz a mis à nu les fragilités de ce qu’on appelle l’arrière-pays, avec un réseau routier vétuste et des constructions ne répondant pas aux normes parasismiques, il a aussi révélé une résilience et un élan de solidarité tout à fait remarquables. Si les dégâts ont été spectaculaires, le pire a malgre tout éte évité grâce à cette extraordinaire chaine de solidarité qui s’est tissée autour du Haouz… Aussi, si l’heure est encore à sonder l’ampleur de ces dégâts, d’abord humains et ensuite matériels, le moment est déjà venu de tracer les contours de la reconstruction. Zamane s’attache ainsi, dans le présent dossier, à prospecter le terrain, à évaluer les pertes, mais aussi à donner des pistes pour retrouver, demain, les pans de l’histoire marocaine qui ont tremblé, parfois même disparu…
Sur une vie d’une personne, un Marocain(e) qui a soixante trois ans aura vécu trois tremblements de terre, tous dévastateurs : celui d’Agadir de 1960, qui aura quasiment rasé la ville, celui d’Al Hoceima de février 2004, de moindre amplitude, mais néanmoins dévastateur, et puis celui d’Al Haouz, de septembre 2023, la plus grande catastrophe qui a frappé le Maroc, de vie d’homme. Un séisme, de par les victimes qu’il provoque et les dégâts qu’il occasionne, est un désastre, mais souvent un renouveau. Il y a toujours un avant et un après, d’un tremblement de terre. Celui de Lisbonne de 1755 était en Europe un tournant dans la façon de voir le monde. Les tenants de la Providence et du «châtiment divin», livraient leur dernière bataille face à la Raison et à la pensée des Lumières. Un homme nouveau naissait des décombres de Lisbonne, comme l’avait annoncé Voltaire dans un célèbre poème.
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