D’abord syndicaliste et diplomate, Abdessamad Kenfaoui a été l’un des pionniers qui ont donné ses lettres de noblesse au théâtre moderne et formé des générations de comédiens et dramaturges de grand talent.
Au Parc de la ligue arabe et au sein du bâtiment de la jeunesse et sport, une salle polyvalente porte le nom de Abdessamad Kenfaoui. Cette salle est devenue historique après avoir hébergé des congrès houleux de l’Union des Écrivains du Maroc et notamment celui où s’est présenté, juste à sa sortie de prison, le poète Abdelatif Laâbi. C’est dans cette même salle où s’est tenue, en 1981, une conférence en riposte au colloque sur la culture populaire tenu dans la salle Bahnini au ministère de la Culture à Rabat. C’est là aussi où pour la première fois au Maroc, fut présenté aux lecteurs arabophones, l’écrivain marocain Edmond Amrane El Maleh. Des jeunes rôdent autour de la salle, viennent pour régler des problèmes administratifs, liés à leur adhésion aux clubs dont les sièges sont dans les locaux de la Casablancaise, ou passent tout simplement pour aller se planquer quelque part en amoureux, ou encore des sans-abris qui passent leurs soirées non loin de ce sanctuaire à siroter leur mauvais vin pour se réchauffer pendant les longues, froides et humides soirées de l’hiver. D’aucuns ne se demandent qui est Abdessamad Kenfaoui dont le nom est gravé sur une plaque en cuivre à l’entrée du bâtiment de la délégation de la jeunesse et sport. Pourtant, ce nom est rencontré dans tous les documents sur l’histoire du théâtre au Maroc, mais aussi dans les archives relatives à plusieurs institutions clés dans l’administration marocaine. Outre son activité culturelle, Kenfaoui fut diplomate, secrétaire général de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale, de l’Office du Commerce Extérieur et bien d’autres.
Par Moulim EL Aroussi
Lire la suite de l’article dans Zamane N°150