Le Moyen Âge marocain a été rythmé par les épisodes de sécheresses et famines qui ont fini par épuiser la société et ses multiples composantes, les équilibres économiques, mais aussi les pouvoirs en place.
La succession de sécheresses et de famines dans al-Maghrib al-Aqsa, au cours du Moyen Âge, a entraîné l’émergence de nombreux problèmes et l’exacerbation d’autres, qui ont conduit à la déstabilisation de l’activité agricole, et freiné son développement. Au premier rang de ces obstacles se trouve la mort d’un certain nombre d’ouvriers agricoles, entraînant de facto une pénurie de terres labourées due à une absence ou presque de la main d’oeuvre. Par exemple, les tribus de Doukkala, Abda et Souss, lors de la grave famine de 1520-1521, ont perdu un grand nombre de leurs habitants, estimés par Triki et Rosenberger au moins au tiers, voire à la moitié de la population, disparus corps et biens. Ces zones sont ainsi devenues presque vides, et leurs terres abandonnées. Le Maroc a connu des phénomènes particuliers, extrêmes. Certains sont venus à «vendre» littéralement leurs familles aux envahisseurs, souvent chrétiens, en échange de nourriture. Cela s’est produit dans de nombreuses villes et régions. Citons, entres autres, le cas de Badis à la fin de la première moitié du XIIIème siècle, à la suite d’une grave crise de famine.
Par Mohammed Yassir El Hilali
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