À travers l’histoire du Maroc, et surtout en période de crise, la figure prophétique du Mahdi émergeait à l’intérieur de la société, voire parmi les sultans tant saâdiens que alaouites.
Le mahdi, «le bien-guidé», est en principe l’Elu, envoyé par Dieu à la fin des temps pour éradiquer l’injustice et guider la communauté des croyants. Dans notre histoire maghrébine, le mahdi assume le rôle de rénovateur de la religion, souvent un réformateur puritain avec une mission, celle d’instaurer le règne de la justice sur terre. Et comme il réclame une autorité prophétique, il revendique généralement l’appartenance à
ahl al-bayt, ce qui lui confère des caractéristiques propres au Prophète, à savoir l’infaillibilité et l’autorité morale et charismatique pour diriger la communauté.
Fuyant la persécution des chi’ites en Orient Idris Ier arrive à Oualili où il fut proclamé imam en 789 par la tribu berbère des Awraba. Les Idrissides se rattachent par leur généalogie à Muhammad al-Nafs al-Zakiyya qui, au Machreq, fut connu sous la dénomination d’al Fatimi, car il insistait à vouloir se lier à la fille du Prophète, Fatima. Les sources historiques du temps des Idrissides, ou même celles qui viendront après comme le Rawd al-Qirtas, évitent d’aborder les tentations chi’ites ou mahdistes des Idrissides pour des raisons évidentes.
Mais si le sources écrites restent muettes à ce sujet, la monnaie idrisside, quant à elle, est catégorique.
Par Mohamed El Mansour
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