Avec l’ouverture à la concurrence et l’émergence de ses trois grands opérateurs, le paysage marocain des télécommunications n’a plus grand-chose à voir avec les PTT du début du XXe siècle. Récit d’une profonde mutation.
Ceux qui ont vécu l’époque des années 1960 et 1970 se souviennent peut-être de cette chanson de Amina Idriss, évoquant les premiers pas du téléphone dans les foyers marocains: «Hadi, hadi, sa3a wana ghada jaaayaaa, kane 3ayane tilifoooune, mane 3and hbibi, 3mal m3aya 11 heures, ou hadi 12 heures…» («cela fait une heure que j’attends l’appel de mon amoureux, il m’a dit 11 heures, et là il est 12 heures…»). Mais combien savent depuis quand le Royaume a introduit ces nouvelles technologies de communication ?
C’est en 1883 exactement que la première ligne téléphonique est installée au Maroc. L’Espagnol Emilio Rotondo y Nicolau introduit trois appareils Bell chez lui et chez ses amis, à Tanger. Presque une décennie plus tard, en 1892, la « poste Makhzen » est créée par le sultan Moulay Hassan Ier. En 1907, Moulay Abdelaziz, qui accordait lui aussi beaucoup d’intérêt au développement des moyens de communication, ordonne l’achat du matériel qui va servir à la télégraphie sans fil. La même année, l’ingénieur Henri Popp, chargé de ce projet, créé la Société marocaine des télégraphes, qui sera nationalisée par la suite. Le sultan Moulay Abdelhafid, qui remplace son frère sur le trône, décide en 1910 de regrouper les trois métiers (poste, télégraphe et téléphone). Il étend ainsi les prérogatives de l’administration, tout en la renommant «Administration des postes et télégraphes chérifiens». C’est à cette époque que voit le jour la concession du service téléphonique au Maroc.
Par la rédaction
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