Bien que le Maroc ne soit pas réputé pour sa culture du livre, une institution se pose depuis des siècles comme la gardienne du plus précieux trésor littéraire du pays. La Bibliothèque Royale conserve encore l’héritage d’une collection unique dont l’histoire, pleine de mystères et d’énigmes, est tout sauf un long fleuve tranquille…
Ils sont là pour vous rappeler non seulement le prestige des lieux, mais aussi le poids des siècles. Une dizaine de portraits d’anciens sultans chérifiens entourent les murs du vestibule de l’annexe de la bibliothèque royale. Cet édifice carré et sans prétention se situe au cœur du quartier de Touarga dans les enceintes du palais royal de Rabat. «La partie noble de la bibliothèque se trouve dans le palais mais elle est fermée par les mesures sanitaires en vigueur depuis trois ans», nous apprend Ahmed Chaouki Binebine, depuis 28 ans directeur de la Bibliothèque Royale à Rabat. Cette annexe n’est pas seulement une succursale de la «partie noble», elle fait office de siège administratif, offre une salle de consultation et surtout, abrite plusieurs locaux techniques pour l’entretien et la mise en valeur des joyaux de la couronne marocaine. Mais, avant d’en faire une visite approfondie, Ahmed Chaouki Binebine tient à nous rappeler la nature de cette institution à nulle autre pareille dans le pays. Le directeur explique qu’ici sont conservés quelques 20.000 à 25.000 titres de fonds manuscrits, dont des documents uniques au monde. Traités de théologie, astronomie, mathématiques, littératures et des exemplaires exceptionnels du Coran se côtoient ainsi dans les allées de la bibliothèque du palais de Rabat.
Par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°140