Hormis les faits de piraterie, le Maroc n’est pas connu pour s’être illustré sur les mers. De tout temps, il a dû faire face à de puissants rivaux dans ce domaine très concurrentiel en Méditerranée. Mais il existe en réalité une parenthèse médiévale à cet état de fait. À la fin du XIe siècle, la dynastie almoravide prend conscience de l’importance stratégique de posséder une marine digne de ce nom. Sous Youssef Ibn Tachfine (1061-1106), la flotte maghrébine rivalise déjà avec celle des Croisés, particulièrement celle d’Alphonse VII, roi de Castille. Les accrochages entre les deux puissances sont signalés jusqu’au large de la Palestine actuelle. Mais c’est sous le règne des Almohades au XIIe siècle que la marine marocaine entame son plus glorieux épisode. Ali Ben Maïmoun, amiral de la flotte almoravide, est selon le chroniqueur contemporain Ibn Jobeïr, l’un des premiers hauts gradés à rallier la nouvelle dynastie fondée par Ibn Toumert. Selon cette même source, les chantiers navals des littoraux marocains et d’Al andalous entament dès lors une production de vaisseaux de guerre jusque-là jamais atteinte. Ibn Jobeïr fait mention de « quatre cents navires sont amarrés à savoir, 120 au port de la Maâmora (sur le Sebou), 100 à Tanger, Ceuta, Badis et dans les autres ports du Rif, 100 en Tunisie et Oran et 80 en Andalousie »
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