Ancienne détenue durant les années de plomb, Fatna Elbouih, dans ce témoignage à la fois épuisant et douleureux, revient sur son expérience face à son passé, désormais une archive classée…
Comment décrypter le rapport à la mémoire et la résurgence du passé à travers les cases d’une grille d’informations résumant une souffrance ? Il y a deux expériences dans le questionnement de l’histoire : le questionnement des documents et le questionnement des personnes ; puis, la hiérarchie des sources avec, en premier lieu, les archives écrites ou orales, répertoriées, classées et datées. Et dans ce sens, je pense qu’un grand pas est fait. Aujourd’hui Fatna Elbouih, ex-détenue politique entre 1977 et 1982, existe en tant que dossier dans les archives de l’IER (Instance équité et réconciliation). Le jour où elle est venue déposer sa demande en 2004, elle croyait que c’était facile, car elle pensait avoir dépassé le seuil de la délivrance, acquis le courage de témoigner et de reconstituer les images du vécu, transformées avec le temps en souvenirs.
C’était le temps où l’IER faisait appel aux victimes pour consolider ou compléter ce qui se savait déjà, à travers les écrits sur les années de plomb. L’objectif était que les victimes et le peuple marocain s’approprient une histoire confisquée, en vue de préserver une mémoire positive.
Par Fatna Elbouih, ex-détenue politique
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