Homme de commerce, politicien de talent et diplomate hors-pair, Samuel Pallache aura incarné tout au long de sa vie un pont entre trois mondes.
En ce début du XVIIe siècle, le Maroc est le premier pays musulman à instaurer des relations officielles avec la Hollande, alors que l’Europe est sous le joug de l’Inquisition, qui sévissait notamment en Espagne. La dynastie saadienne, à sa tête Moulay Zidane, entreprend de contrer la puissance ibérique. En suivant le vieil adage «L’ennemi de mon ennemi est mon ami», le Maroc s’entend alors avec la jeune république des Pays-Bas pour l’établissement d’échanges bilatéraux. Pour l’ouverture des ports aux navires hollandais, les autorités saadiennes obtiennent le droit d’acheter des armes et des navires de guerre. Mais cet accord n’aurait jamais vu le jour sans le dévouement d’un personnage atypique. Juif d’origine andalouse, Samuel Pallache aura tout au long de sa vie servi de relais entre le Maroc et les pays européens. Et c’est en sa qualité d’ambassadeur du sultan Moulay Yazid qu’il signe en 1608 un contrat commercial avec les plénipotentiaires des Etats Généraux de la République des Pays-Bas. Né à Fès en 1550, Samuel Pallache fait partie de la toute jeune communauté juive espagnole ayant trouvé refuge au Maroc,suite à la «Reconquista». Fils de Isaac Pallache, rabbin de Cordoue, il grandira avec les stigmates d’un passé familial tourmenté.
Par Reda Mouhsine
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