À la veille de la création de l’État d’Israël en 1948, la communauté juive au Maroc était la plus importante, par son nombre, à travers le monde arabe. Cet état de fait sera amplement exploité par les sionistes afin de pousser les juifs marocains à émigrer vers Israël.
En 1921, quand le Maroc comptait seulement 3 500 000 habitants, 80 000 sujets du sultan Moulay Youssef étaient juifs. C’est-à-dire un peu plus de 2 % de la population totale. Un pourcentage qui ne variera point durant les décennies suivantes. On le constatera d’ailleurs au milieu des années 1930 quand la population totale marocaine totalisera 6 300 000, dont 160 000 de juifs. Ce qui veut dire qu’à l’instar de la population musulmane, la progression démographique de la population de religion juive était constante et considérable. Enfin, en 1945, après la fin de la Seconde Guerre mondiale et quelques années avant la création de l’État d’Israël, un fait viendra chambouler le Proche-Orient, mais aussi la vie de dizaines de milliers de familles juives marocaines : le nombre d’habitants juifs était de l’ordre de 220 000 sur un total de 8 500 000 d’habitants. Ce chiffre est un indicatif. Il ne peut être considéré comme définitif, ni exhaustif. Le nombre de certaines catégories de la population israélite, incrustées dans le tissu social, surtout dans le monde rural, était difficilement comptabilisable. Généralement on estime que le Maroc a compté jusqu’à la création de l’État d’Israël entre 220 000 et 300 000 Marocains de confession juive.
Par Adnan Sebti
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