Il a refusé d’être le médecin personnel de Hassan II, tout en étant le chirurgien attitré des princes et princesses. Il a échappé à la tuerie de Skhirat en 1971, participé en 1973 à la guerre du Golan contre Israël, etc. Retour sur le destin exceptionnel de ce chirurgien marocain des rois et des émirs, pionnier de la traumatologie orthopédie dans notre pays.
Quand le docteur Benyaich, médecin personnel du roi Hassan II, tombe parmi les victimes de Skhirat, le 10 juillet 1971, il est impératif de le remplacer. Un nom se profile, celui du docteur Abdelouahed Ismael. Comme son prédécesseur, il est aussi originaire de Tétouan. Ils ont des liens familiaux, ont suivi une formation en Espagne et leurs épouses sont Espagnoles. En somme, de grandes affinités. Pour toutes ces raisons, Dr Benyaich avait «adopté» Dr Ismael dès son retour d’Espagne. Il avait commencé par lui confier des missions, notamment celles d’accompagner la famille royale dans certains voyages, de le remplacer pendant ses déplacements, en plus de lui adresser des patients en consultation spécialisée. Grâce à Benyaich, Ismael est inscrit dans la liste des invités du Palais lors des événements nationaux, et finit par être présenté au défunt Hassan II et à son frère, le prince Moulay Abdellah. Le jour du drame, Ismael était à Skhirat de bon matin car Benyaich lui avait demandé d’aller très tôt pour se présenter à Sa Majesté. Le roi, ce jour-là, était détendu et affable, car fêtant son anniversaire. Dr Ismael raconte : «J’avais quitté le Palais avant la survenue du drame, pour trois raisons : pour opérer une urgence que Benyaich m’avait confiée ; pour une mission urgente auprès des médecins de l’hôpital Ibn Sina ; et pour pouvoir accompagner mon épouse lors de sa sortie de la maternité».
Par Dr Anwar Cherkaoui
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