Comment le chantre de l’islam politique de l’histoire contemporaine du Maroc peut-il puiser des références dans le maoïsme, courant communiste radicale développé par Mao Zedong, père fondateur de la République Populaire de Chine ? En 1973, Cheikh Yassine, alors en pleine opposition à Hassan II, affute sa stratégie de la révolution par l’Islam. Dans son ouvrage référence Al Islam aw al-tufan (L’islam ou le déluge), le fondateur de la «Jamaâ» commente le modèle maoïste. Pour lui, tout n’est pas à jeter, loin de là. Il y explique que «l’expérience chinoise, est l’expérience la plus importante de l’humanité à notre époque. J’insiste sur l’importance de cette grande expérience ; c’est un signe de Dieu (âya min âyât Allah)». Le fondateur d’Al Adl Wa EL Ihssane, n’y voit aucun antagonisme avec la religion : «Il s’agit certes d’une expérience jahiliya ( qui ignore l’Islam ndlr), mais il s’agit aussi d’une expérience humaine et je mets en garde le lecteur qui oublie que le contrôle de toute chose est le fait de Dieu et que le déroulement de tout événement se fait selon sa volonté». Le Cheikh, qui qualifie la révolution maoïste comme «La jahiliya rouge» estime donc qu’elle est un modèle à copier d’autant que «Le Prophète de Dieu, […] nous a ordonné de chercher la science même en Chine, et, en Chine, il n’y a pas de science plus utile pour notre conduite que la science révolutionnaire qui construit un homme nouveau».
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