Jilali Azzourhouni, alias «Bouhmara» avait, à lui seul, menacé le trône alaouite au tout début du XXe siècle. Proclamé ennemi numéro 1 du Makhzen sous l’ère des frères Moulay Abdelaziz (1894-1907) et Moulay Hafid (1907-1912), il est finalement capturé dans la région du Rif en 1909. Le récit de la mise à mort qui a suivi sa capture est donc éminemment politique. De fait, toutes les raisons sont bonnes pour décrédibiliser celui qui s’est accaparé en 1908, d’une immense partie du Maroc et qui a eu l’audace de se faire proclamer sultan à Taza en décembre 1902. Mis dans une minuscule cage et transporté ainsi depuis le nord du pays jusqu’à la capitale Fès, le rebelle a été exécuté par le sultan Moulay Hafid et, ultime affront, son corps ne sera pas inhumé selon la tradition musulmane. Pourtant, les colonisateurs n’étaient pas vraiment favorables à un tel dénouement. En effet, la France et l’Espagne ont officiellement formulé une demande de grâce, pour celui qui commençait à peine à faire du commerce «légal» avec eux (concession des mines de fer et d’argent dans le Rif, sans évoquer le trafic souterrain des armes). Mais garder Bou Hmara vivant, est aussi un vrai risque de le voir reprendre les armes, et ne pas renoncer à son ambition de fonder une nouvelle dynastie. Resté sourd à la demande des puissances étrangères, le sultan Moulay Hafid choisi logiquement son intérêt, soit celui de se débarrasser de son rival.
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