Alors que la crise diplomatique entre Rabat et Alger est à son paroxysme, un réchauffement inattendu vient finalement rapprocher les deux pays rivaux du Maghreb. Hassan II et Houari Boumediene renouent le dialogue à la fin de l’année 1969. Une détente qui se manifeste par la signature le 15 janvier 1969 d’un accord d’amitié et de coopération à Ifrane. À travers cette rencontre, les deux parties s’entendent pour régler le problème du tracé et annoncent dans un communiqué publié le 27 mai 1970 à Tlemcen, la création d’une commission commune pour le traçage des frontières. L’historien marocain Abdallah Laroui s’interroge sur les raisons de ce rapprochement dans son ouvrage «Le Maroc et Hassan II». Pour lui, l’explication est à chercher dans la conjoncture régionale et internationale de l’époque. D’abord, la défaite des armées arabes lors de la guerre des six jours en 1967 contraint le Président Egyptien de cesser d’alimenter les rivalités entre les pays du Maghreb. De leur côté, les monarchies du Golf, les états-Unis et la France cherchent la stabilité entre l’Algérie et le Maroc pour des considérations liées aux intérêts pétroliers. Laroui ajoute dans son argumentation que sur un plan interne, Hassan II et Boumediene entament le processus d’éloignement des éléments nationalistes au profit de jeunes technocrates, lesquels sont moins sensibles à la politique qu’à l’économie.
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