La guerre fait basculer bien des destins. Celle menée par la France en Indochine à partir de 1946 a aussi concerné des Marocains, la plupart jeunes ruraux enrôlés de force ou engagés volontaires dans le but d’assurer leur subsistance. Sans le prévoir, ces derniers se retrouvent piégés dans l’enfer de la guerre face à un adversaire qui opère selon les techniques de la guérilla, le tout dans une jungle à l’humidité étouffante. Parmi eux, une centaine de combattants marocains se convertissent à la cause du Viet Minh. Ils participent ainsi à la victoire finale de leur nouveau camp lors de la déroute de la France à Diên Biên Phu en mai 1954. Bien que vainqueurs, ces marocains perdent néanmoins le droit de regagner leur patrie. Il leur faudra attendre 1972, pour que la moitié d’entre eux atterrissent sur la base aérienne de Kénitra. Ils sont accompagnés de leurs familles fondées pendant les 22 années passées au Vietnam. D’autres, à peine une dizaine, sont restés sur place. Les raisons de ce retour tardif s’expliquent dans un premier temps par l’attente de l’Indépendance du Maroc qui n’est effective qu’en 1956. Ensuite, des difficultés administratives et diplomatiques seraient la cause de la lenteur du rapatriement.
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