Le thé accompagné de menthe est tellement ancré dans nos «gènes» qu’il donne l’impression qu’il a toujours été bu au Maroc. En réalité, la consommation de cette «boisson nationale» n’existe que depuis le milieu du XIXe siècle, et c’est aux Anglais qu’on la doit. Pour rappel, la culture du thé est apparue en Chine il y a 5 000 ans. Il faut attendre sa commercialisation par La Compagnie des Indes britanniques, entreprise phare du colonialisme anglais, pour voir le thé se répandre sur la planète. Au départ, les Britanniques l’avaient réservé au marché slave de la Baltique. Puis vint la guerre de Crimée (1854 – 1856) et son blocus marchand. Afin de dénicher un nouveau marché du thé, les Anglais se tournent vers le Maghreb, et plus particulièrement le Maroc, dans lequel ils sont déjà bien implantés économiquement. Le thé est importé via les principaux comptoirs utilisés par l’empire britannique, à savoir Tanger et Mogador. Toutefois, on retrouve la trace du thé au Maroc quelques siècles auparavant. Dans le récit Voyage du marchand arabe Souleïman rédigé par l’auteur marocain du même nom en 851, il est fait mention d’«une herbe qui a plus de feuilles que le trèfle». Plus tard, les Anglais utilisèrent le thé comme présent offert par leurs ambassadeurs dans les pays étrangers. Le sultan Moulay Ismaïl (XVIIe siècle) serait le premier Marocain à gouter au noble breuvage. La boisson est réservée à une petite élite jusqu’à son ouverture au marché au XIXe siècle. Depuis, le peuple a pris sa revanche et consomme la boisson nationale sans modération.
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en effet pourquoi le thé vert et non pas le rouge ou noir