La célèbre défaite espagnole a tardé à livrer ses secrets. Pourtant, le général Picasso a rédigé dans la foulée un rapport détaillant les raisons de cette sanglante déroute. Mais la monarchie tente d’entraver cette enquête que le parlement mettra dix ans à rendre publique.
Le 22 juillet 1921, une nouvelle terrifiante secoue le monde. Une armée européenne forte de plusieurs milliers d’hommes vient d’être quasiment anéantie par des combattants rifains menés par un « agitateur » du nom de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, un ancien fonctionnaire de l’administration espagnole à Melilia. La débâcle a eu lieu à côté d’une petite localité jusque-là inconnue et située à une soixantaine de kilomètres au sud de Melilia : Anoual. Cet épisode qui marque le début de la Guerre du Rif (1921-1926) sera dorénavant appelé « bataille d’Anoual » par les Marocains, « désastre d’Anoual » par les historiens espagnols. Le bilan est lourd, très lourd pour les Espagnols qui ont perdu, selon les premières estimations, 12 000 hommes, morts ou disparus, 14 000 fusils, 100 mitrailleuses et 115 pièces d’artillerie. Selon les informations en provenance de Melilia où se dirigent de longues colonnes de soldats en fuite, déguenillés et démoralisés, le chef de cette armée écrasée, le général Manuel Fernandez Silvestre, serait devenu fou et se serait suicidé. Son second, le général Felipe Navarro, a été fait prisonnier.
Par Adnan Sebti
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