Alors que les croisades avaient comme théâtre d’affrontements le Proche-Orient, le Maroc s’y verra jouer un rôle, parfois par intermittence et d’autres fois de manière directe.
Des croisades, on connaît Richard Cœur de Lion, Saladin, ou encore le pape Urbain II. Mais que sait-on du Maroc, de ses dynasties, et des rôles que ses sultans y ont joués ? De 1095, date du lancement de la première croisade, à 1291, année de la prise d’Acre par les troupes musulmanes, la principale dynastie ayant régné sur le Maroc est celle des Almohades. Si la dynastie de Mohammed Ibn Toumert, à son apogée, a étendu son influence d’El Andalus jusqu’aux frontières égyptiennes, elle a également influé sur le cours des croisades. Dès la seconde croisade, les armées almohades affrontent directement les armées chrétiennes en Andalousie. Puis, ce sera au tour de Saladin de faire appel à des troupes marocaines afin de l’aider à libérer Jérusalem. Cinquante ans après l’appel du pape Urbain II et la prise de Jérusalem par les troupes chrétiennes, le pape Eugène III appelle, en 1145, à lancer une deuxième croisade. Car, entre temps, les fragiles États latins que les croisés ont constitués au Proche Orient ont du mal à résister face aux incessantes incursions musulmanes. La ville d’Edesse, située au sud-est de la Turquie actuelle, ne tient pas le choc et tombe sous domination musulmane après la victoire des troupes de la dynastie Zengide. C’est alors qu’en 1147, une première armée est levée et une flotte de quelque deux-cents navires quitte le port de Dartmouth en direction de la Palestine. Mais, au large de la péninsule ibérique, la flotte fait face au mauvais temps et se voit obligée d’accoster à Porto, une ville dominée par les chrétiens, mais située à quelques kilomètres seulement du territoire almohade.
Par Reda Mouhsine
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