Fondé en 2004 par Kathy Kriger, une Américaine tombée amoureuse du Maroc, le Rick’s Café, inspiré du film Casablanca, ne désemplit pas. Scénario d’une audacieuse success-story en terre marocaine.
Comment ? Le Rick’s Café n’existe pas ?». C’est avec stupéfaction que Kathy Kriger, membre de la diplomatie américaine du Maroc en 1998, réalise qu’aucun entrepreneur n’avait profité de la renommée internationale du film Casablanca. Pourtant, cette professionnelle du commerce est bien consciente que le célèbre café, rendu immortel par le film de Michael Curtiz, n’est qu’un lieu fictif. Elle n’ignore pas non plus que l’ensemble du tournage a été réalisé en 1942 au cœur des studios hollywoodiens de la Warner, bien loin de la capitale économique du royaume. Pourtant, son bon sens à l’américaine refuse de croire au gâchis de ne pas saisir l’opportunité de nourrir le fantasme de millions d’Américains qui, pour certains, sont de potentiels touristes au Maroc. Ce qui n’est au départ qu’un constat va peu à peu se transformer en projet de vie. Aujourd’hui, le pari de l’Américaine est réussi. Le Rick’s Café n’est plus simplement gravé au marbre du panthéon des lieux cinématographiques mythiques. Il est devenu, en quelques années, un lieu prisé des connaisseurs casablancais qui ne se lassent pas d’y passer des soirées hors du temps. Car, la réussite du Rick’s Café ne repose pas seulement sur la restitution de l’esprit du film américain. Elle est le fruit du combat qu’a dû livrer Kathy Kriger depuis qu’elle a posé le pied au Maroc en 1998. Pour elle, tout est aujourd’hui plus clair. L’ouverture du Rick’s à Casablanca est liée à son destin. Toutefois, cette aventure n’existerait pas sans Michael Curtiz, le réalisateur génial choisi par la société productrice Warner qui, sans le savoir, va livrer un film qui allait traverser les générations jusqu’à nos jours. D’ailleurs, pour profiter au mieux du Rick’s Café, il conviendrait de revenir sur la genèse d’un film, à qui la ville de Casablanca doit le fait d’être devenue un objet de fantasme outre-Atlantique.
Par Sami Lakmahri
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