L’île de Mogador, le plus grand « rocher » de l’archipel des îles Purpuraires, est située au large de la cité éponyme. Dans l’Antiquité, les Phéniciens en feront un comptoir commercial et le roi Juba II y installera des établissements maritimes. Dans le Maroc moderne, elle aura surtout un rôle commercial avant de sombrer dans l’oubli.
L’île de Mogador fut habitée des centaines d’années durant la période antique. Les Phéniciens, peuple pionner dans le commerce maritime, découvrent l’île dès le VIIe siècle av. J.-C. et y installent un important comptoir maritime avant que le commerce et l’industrie ne s’y développent. Étalé sur une trentaine d’hectares, le site, entouré de deux îlots, forme l’archipel des îles Purpuraires ( du latin purpura, nom de la couleur pourpre, très prisée à l’époque par les Romains pour teindre leurs toges et qu’on pouvait extraire du murex, un coquillage que l’on trouvait particulièrement dans cette région de la côte atlantique). La partie nord de Mogador, l’île et non la ville, fut située avec précision dans l’ouvrage de Charles Philippe de Kerhallet, Manuel de la navigation à la côte occidentale d’Afrique. Elle se trouverait à « 900 mètres environ de la plage en face et à 1 389 mètres de la ville. Elle est élevée de 30 mètres environ au-dessus de la mer, et bordée de grands rochers détachés ou de récifs, excepté du côté de la rade. Le mouillage est compris entre la côte et cette île. La baie ou la rade de Mogador offre deux passes pour y arriver ; celle du N., entre la ville et l’île de Mogador, présente un chenal sain de 2 encablures de large et profond de 7 à 11 mètres, de basse mer ». Durant le VIIe siècle av. J.-C., les navigateurs syro-phéniciens y effectuèrent d’abord quelques escales, avant que l’île ne devienne leur nouvelle destination. En s’installant dans plusieurs localités sur la côte de l’Afrique, les Phéniciens furent attirés par l’île pour deux raisons principales : sa situation et son potentiel économique à l’époque. Leurs métiers maritimes et agricoles florissaient rapidement autour du commerce.
Par Ghita Zine
La suite de l’article dans Zamane N° 55