Son origine syrienne ne le prédestinait pas à un tel avenir, son extraction non plus. Pourtant Philippe l’Arabe, semblant défier les codes de son époque, sera nommé Empereur de la puissante Rome et régnera sans partage au cours du IIIe siècle
Scipion l’Africain, Lyautey le Marocain, Lawrence d’Arabie, des titres qui font référence à des campagnes menées en Tunisie, au Maroc, ou en Arabie, acquis grâce à des victoires militaires ou à un rôle politique de premier plan joué par les intéressés. Philippe l’Arabe, un qualificatif qui ne lui a été attribué qu’au IVe siècle, semble appartenir à cette illustre catégorie. Pourtant, il n’en est rien. Contrairement aux précédents grands noms, Philippe lui, est bel et bien un Arabe natif de Syrie. Une origine qui ne l’a pas empêché de régner sur Rome durant cinq ans. Marcus Julius Philippus, alias Philippe l’Arabe, est né dans une tribu du Djebel Druze, probablement à Chéchébé tout près de Bosra, à 90 kilomètres au sud-est de Damas. Ce serait un homme de très basse extraction, pis un fils de bandit «très connu», s’étant lui-même livré dans sa jeunesse au brigandage. Des critiques moins hostiles à l’origine ethnique de l’empereur indiquent qu’il serait le fils d’un chef de tribu, appartenant à des familles arabes influentes, tributaires de l’Empire romain. Les tria nomina de Philippe, le gentilice «Julius» suggèrent que sa famille a probablement adopté très tôt une romanisation onomastique pour s’intégrer davantage dans la société romaine.
Par Latifa El Hassar-Zeghari
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