Plutarque, dans La Vie des Hommes Illustres, n’hésite pas à le qualifier de «plus grand historien qu’il y ait eu parmi les rois». Juba II, auteur de nombreux traités, a exploré son royaume et en a décrit les richesses et l’histoire.
Dans la seconde moitié du 1er millénaire avant l’ère commune, les influences phéniciennes, carthaginoises, hellénistiques et romaines font évoluer les structures tribales du Maghreb antique. Trois larges confédérations occupent l’espace : les Numides Massyles, les Numides Massaessyles et les Maures. Les Numides Massyles se trouvent au contact du territoire carthaginois, en Tunisie actuelle ; les Numides Massaessyles se regroupent à l’ouest de l’Algérie actuelle et ne sont séparés des Maures que par le fleuve Moulouya ; les Maures ou Maurusiens vivent au Maroc actuel entre la Moulouya et l’Atlantique. À l’époque hellénistique, aux IIIe et IIe siècles avant l’ère commune, ces identités ethniques coïncident globalement avec trois royaumes libyco-berbères, dont les élites s’imprègnent progressivement de la culture hellénistique. Des musiciens et des aèdes grecs (artistes qui chantent des épopées) viennent animer les banquets des cours des plus puissants aguellides (chefs de tribus berbères) et des rois. La langue, les arts, les valeurs et les mythes grecs deviennent de plus en plus familiers aux élites du Maghreb antique. Parmi les ancêtres de Juba II, deux fils du grand roi numide Massinissa se distinguent déjà par leur talent et leur intelligence. Micipsa remporta les panathénées, un prestigieux concours intellectuel à Athènes, tandis que son frère Mastanabal était, aux dires de Tite-Live, « savant en lettres grecques ».
Par Jean-Luc Pierre
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