La mahia, littéralement eau-de-vie, est le produit d’une fermentation de fruits, généralement de figues ou de dattes. Elle est traditionnellement fabriquée et consommée par la communauté juive marocaine depuis des siècles. Son attrait n’est pas forcément que récréatif, puisque la mahia fait partie intégrante des rites et coutumes de la communauté. Mais, à une occasion au moins, sa consommation semble fortement encouragée. Il s’agit de la fête dite de «pourim», qui célèbre le miracle qui a sauvé les juifs en Perse, vers l’an 480. Haïm Zafrani, dans son ouvrage «Deux mille ans de vie juive au Maroc», explique en ces termes la consommation de la liqueur à cet usage: «L’obligation de se réjouir, de manger abondamment et de boire jusqu’à l’ivresse est l’une des caractéristiques de cette fête ; et l’on ne s’en prive guère dans les communautés marocaines, où, en cette circonstances comme en tant d’autres, on use à l’excès des boissons alcoolisées, d’eau-de-vie locale (mahia) en particulier. On se conforme ainsi, abusivement, à une prescription rabbinique, qui s’appuie elle-même sur une sentence talmudique qui dit qu’il est du devoir de chacun de s’enivrer à Pourim au point de ne plus pouvoir distinguer entre « maudit soit Haman » et « béni soit Mardochée »».
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