Née vers 1820 à Tanger, Solica es-Saddiqa est devenue un symbole incontournable des pèlerinages juifs à Fès, où elle repose dans le cimetière sur place. C’est en 1834 que le destin de cette jeune juive bascule. Dans l’ouvrage « Lumière d’Occident », le rabbin Jacob Tolédano raconte que la surnommée Lalla Solica s’est convertie à l’islam pour se rapprocher du sultan Moulay Abderrahmane. Tombé sous son charme, celui-ci lui a posé la condition de sa conversion pour qu’elle devienne réellement la favorite du harem. Les juifs de Tanger auraient appris la nouvelle et essayé de ramener Lalla Solica à sa première religion. C’est ainsi qu’«elle fut accusée d’avoir, après s’être convertie à l’islam, renoncé à cette religion», raconte Philip Abensur, auteur d’une étude au sujet de Solica. Tombée sous le coup de l’apostasie, la famille de Lalla Solica l’aurait persuadée d’assumer l’islam en apparence pour s’épargner une mort certaine. Mais lors de sa décapitation, la Tangéroise s’est obstinée jusqu’au dernier souffle : «Juive je suis née, juive je mourrai». Son épitaphe reprend aujourd’hui les conditions de sa mise à mort.
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