La récente intervention militaire française au nord du Mali redessine les enjeux dans la région du Sahel. Le Maroc partage depuis des siècles des liens profonds avec Tombouctou. Quel rôle doit-il jouer dans l’actuel conflit ?
Une guerre, c’est comme un accident, cela n’arrive qu’aux autres. Cette fois, les «autres» ne sont pas si loin de nous. Bien que le Maroc et le Mali ne partagent pas de frontières communes, les ingrédients du conflit actuel ne nous sont pas tellement étrangers. Aujourd’hui, la question du séparatisme touareg semble être noyée par la déferlante islamiste. Ainsi, ce qui n’était alors qu’un conflit identitaire depuis les années 1970 opposant les mouvements touaregs du Nord du pays au pouvoir central de Bamako, est devenu en quelques mois le fief autoproclamé des forces intégristes islamistes, plus ou moins affiliées à l’idéologie d’Al Qaïda. Structurés depuis la chute du régime libyen de Mouammar Kadhafi, des groupes autonomes comme le MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) et Ansar Eddine ont saisi l’occasion pour donner à l’instabilité du Nord-Mali une dimension idéologique et religieuse. En réalité, ces groupes qui ont rapidement évincé le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) sont un curieux mélange d’activistes arabes (éléments d’AQMI) et de combattants locaux maliens embrigadés. Cette implantation de la mouvance islamiste est favorisée par une conjoncture multiple. L’instabilité politique du Mali d’abord, qui a débuté avec le renversement du régime du président Amadou Toumani Touré le 22 mars 2012.
Par Sami Lakmahri
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