Le Maroc se mobilise face aux fréquentes incursions du Polisario dans la zone tampon du Sahara. Une région censée être contrôlée par la MINURSO pour séparer les belligérants, mais que les séparatistes mettent à profit pour raviver les tensions. Des provocations récurrentes qui risquent de rallumer le conflit.
Le cessez le feu de 1991 est de nouveau mis à mal. Les récentes manœuvres du Polisario à l’intérieur de la zone tampon délimitée par l’ONU depuis les «accords de Houston» en septembre 1991 viennent à nouveau jeter le doute sur l’avenir de la région. C’est encore une fois sur le site de Guerguarat que la tension est la plus forte et où les deux camps se font face. En réponse, le gouvernement a convoqué une réunion extraordinaire le dimanche 1er avril avec les chefs de partis, les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Le lendemain, Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, a fait savoir que face aux «développements gravissimes» de la situation, le royaume se réserve le droit d’une réponse appropriée. Il convoque également l’histoire en rappelant que la zone tampon a été «tracée entre 1986 et 1990 en coordination et en concertation avec de grandes puissances, pour empêcher une confrontation directe entre les armées marocaine et algérienne». Une violation de cette zone pourrait précipiter une confrontation armée, longtemps considérée comme improbable. L’épouvantail du passé plane sur le Sahara.