En janvier 1959, l’Istiqlal se déchire entre partisans de Allal El Fassi et supporters de Mehdi Ben Barka. Le Palais a-t-il œuvré à la division du parti historique du mouvement national ?
Début 1958, le parti de l’Istiqlal (PI) reçoit un coup dur dans la lutte pour le pouvoir qu’il mène contre le Palais. Les bataillons de l’Armée de libération-Sud (ALS) sont décimés au Sahara occidental par une opération militaire franco-espagnole qui porte le nom de code «Ecouvillon». Peu de temps après, la vaste région de Tarfaya est évacuée par les Espagnols. A la tête de ses troupes, le prince Hassan, chef d’état-major des FAR, en prend possession. Ainsi, alors que l’Armée de libération est pratiquement anéantie, l’autre armée, les FAR, est légitimée sans coup férir. Certains historiens et analystes de l’époque pensent qu’il y a eu accord secret entre Madrid et Rabat afin de se débarrasser d’un adversaire commun : l’ALS. Quelques semaines après ces faits, le chef de file de l’opposition au gouvernement dominé par l’Istiqlal, autrement dit le prince héritier, donne son feu vert à une coalition de personnalités anti-Istiqlal, dont Ahmed Reda Guédira, Abdelkrim Khatib et Mahjoubi Aherdane, pour remettre au président du Conseil, Mbarek Bekkai, une motion adressée au roi Mohammed V. Ladite motion met explicitement en cause la politique du gouvernement, notamment dans le domaine des libertés publiques, et attire l’attention du roi sur l’impossibilité de constituer légalement de nouveaux partis politiques. Bekkai reçoit favorablement la motion.
Par Maâti Monjib
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