Si le Maroc garde encore les vestiges de son histoire romaine, c’est que jusqu’au IIIe siècle après JC, la Maurétanie tingitane fut une des provinces les plus prospères du monde méditerranéen.
En 41 après JC, Caligula, quatrième empereur romain, fait assassiner le roi amazigh Ptolémée. C’est de là que datent les premières incursions de Rome en Maurétanie tingitane (Maroc antique). Trois longues années furent nécessaires à l’empereur pour soumettre les tribus. Rome veille de loin, et désigne trois chefs pour étouffer les foyers de dissidence. Les Romains vont même aller jusqu’aux confins du désert pour venir à bout de la dernière révolte maure. Une fois le Maroc pacifié, Claude en remet le gouvernement à un simple chevalier : le Maroc devient une province romaine. S’il est difficile d’en évaluer la population, on sait néanmoins d’après l’onomastique (science qui étudie les noms propres), que les Romains (d’origine espagnole, gauloise et italienne) y étaient présents en masse, tout comme les Orientaux, parmi lesquels des Arabes, des Libyques ou des Puniques. On retrouve beaucoup de notables parmi ces citoyens étrangers à la province, parmi lesquels quantité de fonctionnaires et de chefs militaires. Cette élite urbaine, qui concentre des magistratures aussi bien municipales que religieuses au sein de familles illustres, représente un vecteur de la romanisation de la cité.
Par Abdelaziz Belfaida
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