Retour sur les combats menés, parfois «inconsciemment» comme elle disait, par la grande l’Hajja El Hamdaouia.
En 1999, alors que la France s’apprêtait à accueillir la célèbre «Année du Maroc», qui avait été annulée en 1990 à cause de la publication du litigieux livre «Notre ami le Roi» de Gilles Perrault, nous passions Kenza ma femme et moi-même dans les bureaux du ministère des Affaires étrangères à Rabat quand nous rencontrâmes la chanteuse. Elle devait se rendre elle aussi en France dans le même cadre. La secrétaire vint lui demander, pour l’annoncer, si elle était une artiste, cette dernière réplique : «Non ! Dites-lui que c’est l’Hajja El Hamdaouia, non, ne dites pas l’artiste je vous prie». Elle se tourna vers nous et lança: «Tout le monde se dit artiste aujourd’hui, n’est-ce pas ?». Je ne pouvais que confirmer, moi qui hésite toujours à appeler artiste tous ceux qui, religieusement, reprennent l’héritage musical, le gardent et le perpétuent. Ils sont tels les artisans, ils conservent fidèlement le legs des anciens, c’est méritoire certes! Mais l’Hajja El Hamdaouia n’est-elle pas de ce genre ? Apparemment non. El Hamdaouia détient une signature, une forte personnalité ; «Dites-lui c’est El Hamdaouia, il saura de qui il s’agit». Cela m’a amusé mais, vite, je me suis mis à réfléchir.
Par Moulim Elaroussi
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