Le déclin de l’empire almoravide a été jalonné de combats acharnés contre l’armée de leurs successeurs, les Almohades. Toutefois, peu connaissaient le rôle joué par Fannou bent Omar ben Yintan dans ces combats, durant lesquels cette guerrière ne lâchera Marrakech qu’après avoir passé l’arme à gauche.
Guerrières, soldates, combattantes, rebelles ou résistantes… C’est l’histoire de ces femmes qui ont marqué le Maroc médiéval d’une pierre blanche, bien que la participation des femmes aux activités militaires sur le terrain soit rarement mise en lumière par les chercheurs. Pourtant, celles-ci existaient bel et bien et notre héroïne en témoigne de même que Tin Hinan, Kahina et bien d’autres.
À l’époque médiévale, le Maroc était le théâtre de nombreuses batailles entre les Almoravides et les Almohades. C’est dans ce contexte que Fannou bent Omar ben Yintan naquit. C’était une princesse almoravide, qui avait une grande influence dans la vie politique de son pays. Rappelons qu’à l’époque, en particulier durant le règne d’Ali ben Youssef ben Tachfine (1083 – 1143), les femmes almoravides aspiraient notoirement à l’exercice du pouvoir. Elles ont également pris une part importante à l’organisation des affaires publiques de la dynastie, en raison de l’influence de la conseillère politique Zaynab Nefzaouia, qui a construit la dynastie au même titre que son époux, Youssef ben Tachfine. Tout comme certaines d’entre elles ont participé au combat contre les Almohades, nouveau mouvement religieux qui convoitait le pouvoir. Fannou fait bien partie de ces dernières.
Refusant de rester passive face aux nombreuses attaques qui touchaient les Almoravides et de voir son clan perdre face à l’ennemi, Fannou décida de prendre les armes pour protéger les siens. Elle est citée dans les livres d’histoire comme une redoutable guerrière, une soldate téméraire. Fannou n’a pas hésité, en effet, à combattre pendant deux jours sans relâche afin de défendre la forteresse contre l’invasion des Almohades. Elle est ainsi le dernier défenseur de la capitale impériale Marrakech et le dernier bastion des Almoravides après un long siège.
Par Myriam Alila
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