A. Benkirane : Il s’accroche bien…
Les élections communales et régionales de septembre se sont présentées sous forme de test pour le Chef du Gouvernement et son parti. Le PJD a finalement remporté la majorité des conseils régionaux et s’est également imposé dans les grandes villes du pays lors de ces élections. Outre le fait d’avoir écarter ses principaux rivaux que sont les leaders des partis de l’Istiqlal et de l’USFP, Benkirane est conforté dans son rôle principal de Chef du Gouvernement. Le leader du parti de la lampe peut sereinement envisager les prochaines échéances électorales. Bien que son bilan soit en partie contesté, il risque bien de garder son fauteuil à la suite des législatives prévues en 2016.
Abdellatif Hammouchi : Monsieur Sécurité
Déjà DG de la DGST, Abdellatif Hammouchi a été nommé à la tête de la DGSN. Il a aussi trouvé le temps de créer le Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ), présenté comme le « FBI marocain », afin de contrer la menace terroriste. Depuis les derniers attentats parisiens, la France lui a attribué le titre de Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur, tandis que les autres pays d’Europe reconnaissent l’efficacité des services marocains, prompts à collaborer dans le but d’éviter d’autres actions terroristes. L’agenda 2015 était donc bien chargé pour «Monsieur Sécurité».
Houcine El Ouardi : Hyperactif, mais controversé
Le ministre de la Santé n’a pas chômé. Il a entériné la loi relative à la libéralisation du secteur de la Santé, s’attirant au passage les foudres des anti-libéraux, puis s’est mis à dos les étudiants en médecine en voulant instituer un « service civil obligatoire ». Soyons juste. Il y a aussi du positif dans son bilan : la fermeture du mausolée-asile Bouya Omar et une bataille à l’international afin que le royaume obtienne le droit de fabriquer son propre générique pour soigner l’hépatite C.
Nabil Ayouch : Too much polémique
Depuis Cannes, où il a présenté son film Much Loved, Nabil Ayouch a réussi à polariser le débat au sein de la société marocaine. En cause, quatre séquences crues publiées sur la Toile et le thème de son long-métrage, qui montre sans fard le quotidien de quatre prostitués à Marrakech. Résultat ? Une vague d’indignations 2.0, une censure ministérielle et une atteinte à la liberté d’expression. En attendant, le film cartonne depuis sa sortie sur les écrans en Europe…
Hakima El Haïté : Le Maroc Vert
Les dernières polémiques n’enlèvent rien aux efforts consentis par la ministre déléguée chargée de l’Environnement. Sous son mandat, le parlement s’est attaqué aux sacs plastiques, le pays s’adjuge l’organisation de la Cop 22 prévue en 2016 et les efforts écologiques du Maroc sont désormais reconnus de tous. Et ce n’est pas une maladresse à la télévision qui ternira les réussites de Hakima El Haïté, fraichement nommée au bureau de la convention des Nations-Unies pour le climat. Pourvu que l’année 2016 soit celle de la confirmation.
A. Youssoufi : Le revenant
L’ancien Premier ministre est un homme qui s’est fait longtemps désirer. Longtemps absent de l’actualité, Youssoufi a mis un terme à cette tendance en 2015. Il s’est d’abord signalé en présidant la commémoration des 50 ans de l’enlèvement de Mehdi Ben Barak, puis en s’impliquant dans les négociations pour le réglement de l’affaire Maâti Monjib en octobre dernier. Enfin, l’ancien patron de l’USFP s’est rendu en décembre dernier en Algérie pour rendre hommage au militant Hocine Aït Ahmed (voir « Ils nous ont quittés »). Une année plutôt (bien) chargée.