Pays d’accueil, ou plutôt de transit. C’est aujourd’hui la nouvelle réalité du Maroc dans le grand échiquier migratoire mondial. Une position qui semble récente et qui concerne essentiellement les populations subsahariennes qui viennent tenter leur chance dans le royaume ou y attende l’occasion de se rendre en Europe. Pourtant, le royaume a déjà joué ce rôle dans son histoire un peu plus ancienne. Une vague de migration venue de l’Est a bien concerné le Maroc à partir de 1830. Une date qui n’est pas fortuite puisqu’elle correspond à la colonisation de l’Algérie par l’armée française. Ceux qu’on appelait alors les «mouhajirines» ont volontairement quitté leur terre natale afin de continuer à vivre au sein de «Dar el islam» soit dans un pays musulman. Cette migration a vu quelques dizaines de milliers d’algériens s’établirent dans le royaume chérifien. Leur accueil a été facilité par le sultan Moulay Abderrahmane (1822-1859), qui, dans une lettre adressée au gouverneur de Tétouan, confirme que ces nouveaux arrivants «sont libres, ceux parmi eux qui désiraient intégrer librement l’artillerie ou la marine, admets-les et n’y contrains personne. Ceux qui voudraient demeurer indépendants, libre à eux de choisir. Les commerçants et les artisans, parmi eux, ont le loisir de gagner leur vie en pratiquant leurs métiers…».
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