Popularisés ces dernières années par le festival d’Essaouira, les gnawas du Maroc sont désormais connus pour leur style musical rythmé et leurs riches sonorités subsahariennes. Mais l’esprit gnawa ne se résume pas seulement à leur musique. Ils sont liés par une spiritualité autour d’une zaouïa. La naissance d’une zaouïa est en général conditionnée par l’existence d’un saint homme, et des disciples qui suivent son enseignement. À sa mort, le tombeau devient un mausolée, objet de visites pour tous ceux qui souhaitent bénéficier de sa baraka (une sorte de bénédiction). La confrérie des gnawas a ceci de particulier, qu’elle est affiliée à un homme qui a vécu bien loin des terres marocaines. Il s’agit de Bilal Ibn Rabah, l’un des tous premiers compagnons du Prophète. Bilal est un ancien esclave d’origine éthiopienne qui fût affranchi par Abou Bakr peu avant l’Hégire, en 622. Il existe à Essaouira la plus ancienne confrérie gnawa du Maroc, dont le sanctuaire porte le nom de Bilal. L’identification de la communauté à un «ancêtre» commun n’empêche pourtant pas les gnawas de reconnaître et de visiter d’autres lieux sacrés, identifiés à d’autres saints, ayant cette fois-ci vécu au Maroc.
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