Rapidement floqué du titre de «Sultan des français», Moulay Youssef Ben Hassan (1912-1927) est connu comme étant le premier «instrument politique» du Protectorat au Maroc. En effet, Hubert Lyautey, le Résident Général a décidé en 1912, de placer ce jeune fils de Moulay Hassan afin de s’assurer de la collaboration de l’élite chérifienne. Son plan fonctionne parfaitement et le sultan alaouite n’oppose aucune résistance au nouvel occupant. Moulay Youssef devient même une arme de propagande puissante aux mains du Protectorat. Sur le plan politique et religieux, son règne tend à légitimer la présence française. Seulement, un épisode va venir heurter cette parfaite harmonie. Passé quasiment inaperçu, le premier berbère qui se nomme en réalité «dahir sultanien sur les coutumes et traditions berbères», apparaît pour la première fois en septembre 1914. Déjà, les français ont en tête de séparer la juridiction entre «ethnies» de l’empire chérifien. Mais il faut attendre 1927, le remplacement de Lyautey par Théodore Steeg, pour que les autorités françaises veuillent appliquer ce décret. C’est donc, à peine quelques mois avant sa mort, que Moulay Youssef, sur les conseils des Oulémas, manifeste son opposition. Dans un climat tendu, le sultan refuse de recevoir le nouveau Résident et inaugure même la célèbre «grève du sceau» popularisée quelques années plus tard par son fils, le sultan Mohammed Ben Youssef.
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