Il y a une dérive dans la bande de Gaza, où les morts, innocents, se succèdent, qu’il n’est pas possible de garder le silence. Ce qui se passe,a tout l’air d’un génocide qui marquera les mémoires collectives. Aucune guerre, aucune action de police, aucun acte derésistance, ne peut se justifier s’il met la vie des civils et des innocents en péril. On sait par le langage des chiffres, que le lot des victimes à Gaza, par les bombardements des avions Israéliens, sont les enfants et les femmes. C’est inadmissible. Nous défendons l’humain où il se trouve, et il se trouve aujourd’hui du côté des innocents de Gaza. Est-ce justice de tenir un peuple par les agissements d’un mouvement ou d’actes répréhensibles perpétrés par ce même mouvement ? La dignité d’un civil est une valeur cardinale, et nous n’y sommes plus malheureusement.
Mais une guerre n’est pas que le temps zéro, quand elle se déroule. Elle vaut aussi pour l’après des opérations. Combien de victoires militaires se sont révélées être des déconvenues politiques ?
Israël et ses protecteurs, en l’occurrence les états-Unis, ne sont-ils pas en train d’assassiner toute lueur de réconciliation civilisationnelle, entre le monde arabe et Israël ? Les plus froids diront qu’après la guerre, le pragmatisme prévaudra. Regardez du côté de l’Arabie Saoudite, et lisez ce que dit Denis Ross sur la duplicité des dirigeants arabes… Ce n’est qu’en partie vrai, car commeil a été écrit dans «Le Monde», édition du 1er novembre, le clivage va s’accentuer entre les vecteurs de la colère dans le monde arabe, que la situation sociale va aiguiser, et leurs dirigeants. La fracture sera déplacée vers le spectrum politique des pays du monde arabe. Au mieux, par un agencement au forceps, ce sera «une paix froide», qui ne sera pas du goût des parrains américains.
Autre victime collatérale, le clivage Occident/ mondemusulman, et les deux termes n’ont pas un configuré spatial déterminé ; chaque entité, le monde musulman en l’occurrence, sera aux prises de tension entre les occidentalisés (ou «modernes» ou «démocrates») et leurs concitoyens qui se revendiquent des valeurs fondatrices (islamité et/ou arabité). Mais l’Occident ne sera pas en reste entre ceux de «souche» (les «natives»), et Européens de la deuxième ou troisième génération. Nous y sommes déjà dans les manifestations qui se déroulent, entre les pro et les anti, dans les différentes métropoles de l’Occident.
Il faut limiter les dégâts, autant que faire se peut, en mettant un terme au carnage. Il n’est pas possible de garder sa tête quand les escadrilles vrombissent et lâchent leurs bombes… Nous voulons garder espoir, car desconsciences, outre-mer, s’insurgent contre l’immonde. Notre souci n’est pas de plaire ou déplaire, en ressassant ce qui est politiquement correct, ou être en phase avec la rue. On veut être en accordance avec la justice, et la raison. Il est urgent de mettre fin à la guerre, pour préserver l’espoir.
C’est l’espoir qui est en train d’être martyrisé. Et s’il vient à succomber, il accouchera d’un monstre. Qui le souhaite ?
Par Hassan Aourid, conseiller scientifique de Zamane