Comment frapper une opposition installée à l’étranger et estimée nuisible et dangereuse? L’une des solutions les plus osées est de tenter une mission de sabotage. C’est l’option choisie par les autorités marocaines en 1972, en pleine période des «années de plomb». Un commando du service Action du renseignement s’est en effet rendu dans le quartier de Gargadech, en périphérie de Tripoli, capitale de la Libye. C’est là que se trouve le pylône émetteur de Radio Tripoli, un média tenu par des membres exilés de l’UNFP alors en charge d’abreuver les Marocains de discours partisans impossibles à rendre publics au royaume. Malgré de précédentes tentatives de brouillage des fréquences à distance, seule une intervention directe pouvait faire taire les ondes dissidentes. Au final, l’opération menée par les services marocains est un échec et les agents marocains sont arrêtés par la police de Kadhafi. Radio Tripoli est finalement suspendue par les libyens en octobre 1973, à la faveur de la guerre arabe contre Israël.
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