Les jeunes Marocains partis étudier en France dans les années 1930 ont joué un rôle essentiel dans la lutte pour la libération du pays. Les mouvements qu’ils ont créés ont fait émerger les futures grandes figures politiques du Maroc indépendant.
Mohamed Hassan Ouazzani, Ahmed Balafrej, Mohamed El Fassi… la plupart des hérauts de la lutte pour l’indépendance ont affûté leur engagement durant leurs années d’études en France. Pourtant, aucune recherche universitaire n’a jamais été consacrée aux mouvements d’étudiants marocains, encore moins à la manière dont ils ont contribué à la libération du pays. Il faut dire que pendant l’entre-deux-guerres, il y avait peu d’associations d’élèves et d’étudiants, bien qu’elles aient été assez actives. Les quelques organisations autorisées par les autorités protectrices le furent pour être mieux contrôlées, telles que les amicales d’anciens élèves des collèges Moulay Idriss de Fès et Moulay Youssef de Rabat, par exemple. Jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale, le Maroc ne compte aucun établissement d’enseignement secondaire à part ces deux seuls collèges et, pour ainsi dire, aucune université moderne, ni aucun établissement d’enseignement supérieur, à l’exception de la Qaraouiyine. Par ailleurs, la politique du protectorat en matière d’éducation, élitiste et discriminatoire à l’égard des «indigènes», aggrave la discrimination entre enseignement officiel et celui de la Qaraouiyine. Le nombre d’étudiants marocains reste donc faible. À ces difficultés, s’ajoutent les restrictions et limitations apportées par les autorités protectrices aux libertés publiques, d’association notamment.
Mohammed Bekraoui
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Article très instructif de M. Bekraoui. Sur la photo, en haut au dernier rang encerclé en rouge, il s’agit de Abderrahim Bouabid, et au premier rang en Djellaba, encerclé de rouge, Mehdi Ben Barka.