Médecin, philosophe et homme de foi. Maïmonide, érudit du XIIe, a rempli pleinement ces différentes fonctions en étant perpétuellement tiraillé entre théologie et rationalité.
La perfection humaine véritable est d’acquérir les vertus intellectuelles ». C’est autour de ce précepte que Moïse Maïmonide a bâti son existence. Ce fils de juge rabbinique, qui a traversé l’intolérance et l’exil puis côtoyé les sultans et les érudits, a dédié sa vie à introduire la philosophie au sein du judaïsme. Cependant, en théologien et philosophe, Maïmonide s’est appliqué à rendre certains écrits obscurs et difficiles d’accès. Un paradoxe pour cet homme qui a assidument cherché à faire jaillir la vérité des textes religieux. Egalement connu sous le nom de Ibn Maïmoun en arabe, Maïmonide voit le jour à Cordoue en 1138. Une enfance andalouse brutalement interrompue, en 1148, lorsque Cordoue tombe sous la coupe des Almohades. La dynastie, fondée par Ibn Tûmart, prône une morale rigoriste et prêche un retour aux sources religieuses de l’Islam. Les communautés juives et chrétiennes du Maghreb et de l’Andalousie sont décimées ou obligées de se convertir. De nombreux chroniqueurs juifs relatent ces années. L’andalou Abraham Ibn Dâwûd dans sa chronique «Sefer ha-Kabbalah», Le livre de la Tradition, mentionne le début de cette conquête almohade comme des «années de calamité et de persécutions religieuses tombées sur Israël». Cette intolérance religieuse pousse le père de Maïmonide ainsi que toute la famille à fuir Cordoue.
Par Pierre-Alain Defossé
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