Pourquoi, 63 ans après l’indépendance du Maroc, des manuscrits et d’autres pièces rares marocaines continuent de végéter dans certaines archives de l’administration française ? Enquête.
Après le transfert de souveraineté de la France aux nouvelles autorités marocaines, après l’abolition du traité du protectorat en 1956, les fonds immenses de l’administration française se trouvèrent divisés en deux grands blocs. Le premier regroupe les papiers des directions dites « techniques » de la résidence générale de France à Rabat, comme les travaux publics, la production industrielle, l’agriculture, l’instruction publique, le commerce, le travail, la santé publique, la justice, la colonisation, les biens habous, les eaux et forêts, les mines, les séquestres austro-allemands (confiscation des biens des sujets austro-hongrois et allemands qui résidaient au Maroc lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914), la législation, les finances, etc. Ce lot fut remis aux autorités marocaines. L’administration du Maroc indépendant aurait difficilement pu fonctionner sans ces archives. Le deuxième lot, le plus sensible, celui des archives de la résidence générale et des anciens postes diplomatiques et consulaires français au Maroc, les fonds du cabinet militaire et des régions militaires, ainsi que le fond iconographique, fut assemblé et gardé au camp militaire de Médiouna, à Casablanca.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°99 (février 2019)