Pendant le protectorat, le plus cruel des dilemmes se pose aux notables du Makhzen : servir loyalement leur pays ou obéir aux pressions des forces d’occupation. Le pacha de Khouribga a choisi son camp. Sa famille nous dresse l’histoire d’un destin intimement lié à celui du Palais.
En décembre 1953, la «guerre des pachas» éclate. Les deux camps sont incarnés d’un côté par Thami El Glaoui, célèbre pacha de Marrakech, partisan et instigateur de l’éviction du sultan Mohammed Ben Youssef, et de l’autre par ceux qui sont restés fidèles au sultan, dont Ahmed Cherradi, pacha de Khouribga. Bien avant l’affrontement, El Haj Ahmed Cherradi a su bénéficier d’une conjoncture familiale qui l’a amené, sans trop d’encombres, à acquérir un poste important au sein de l’appareil du Makhzen. Les premiers galons de la famille Cherradi ont en réalité été glanés au XIXe siècle. Sous le règne du sultan Moulay Abderrahman Ibn Hicham, un concours de circonstances, à savoir une tentative de vol orchestrée par le vizir du sultan alaouite, a conduit l’un de ses adjoints à reprendre ce haut poste de confiance. Il s’agit du grand-père du futur pacha qui, pour l’occasion, s’est vu attribuer le patronyme du vizir déchu : Cherradi. C’est ainsi que ce nom, synonyme de proximité avec la famille chérifienne, se grave dans la lignée généalogique de la famille.
Ahmed Cherradi, fils du caïd de la région de la Chaouïa Ourdigha, naît en 1895. A l’époque, la fonction stratégique de caïd s’hérite de père en fils. N’étant pas l’aîné, Ahmed ne semble pas destiné à devenir caïd. Pourtant, dès 1926, c’est-à-dire à l’âge de 31 ans, il est sommé de remplacer son frère, mort assassiné dans un mystérieux attentat qui aurait été commis par un forcené.
Par Sami Lakmahri
La suite de l’article dans Zamane N°21
Il manque la derniere partie concernant son fils Driss Cherradi.
oui c vrai