Entre Kadhafi et Hassan II, les relations étaient pour le moins lunatiques. Tantôt désireux de fusionner leurs deux pays, tantôt au bord de la guerre. Lors de la tentative de coup d’Etat de Skhirat, en 1971, le régime du guide libyen soutient ouvertement les putschistes militaires marocains. La radio nationale diffuse même des chants révolutionnaires à la gloire, pense-t-elle, de ceux qui ont pris le pouvoir à Rabat. Hassan II, n’étant pas connu pour ses réactions mesurées, ne tarde pas à riposter. Il commence par faire arrêter les diplomates libyens en poste à Rabat, violant allègrement l’immunité diplomatique en vigueur dans le monde. Cela ne suffisant pas à assouvir la vengeance du monarque, les autorités marocaines mettent en pratique une improbable chasse aux sorcières. Sur ordre de Hassan II, les (nombreux) Libyens qui vivent sur le sol marocain font l’objet d’une traque impitoyable. Certains sont expulsés, tandis que d’autres sont tout bonnement incarcérés. Le crime qui leur est reproché est celui de leur nationalité.
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